lundi 26 janvier 2009

AUTO ENTREPRENEUR : EST-CE UNE PANACEE ?

Le nouveau statut d'auto entrepreneur n'est pas encore ouvert à l'activité du conseil. On parle de fin février pour que cette possibilité soit accessible. Quels en seront les avantages pour ceux qui s'y intéressent ? Il est certain que pour une activité occasionnelle dans ce domaine ou une opportunité relevant d'un métier connexe (formation, graphisme...) la communication publique peut être convaincante. En effet elle donne tous les arguments positifs de cette formule : un faible coût et une charge administrative quasi inexistante. What else ? Il est certes tentant et bien naturel, de rechercher les meilleures astuces pour gagner plus sans s’encombrer de tracas administratifs. Mais réfléchissons plus avant aux questions que pose la formule: · Première limite, le plafond de 32 000 €, réserve la formule à ceux qui n’entendent pas tirer plus de 2000 € par mois de leur activité, de plus, n'est-ce pas tendre une perche au client et lui donner l'envie de limiter la mission à ce montant alors qu'elle vaudrait plus en réalité ? · La TVA n’est pas applicable donc, le client ne la récupère pas. Va-t-il apprécier de perdre 19,6 % (6272 €) de TVA à récupérer ? En effet, dans ce cas, souvent le prestataire considère le prix de marché et assimile le montant hors taxes au TTC… · Une image difficile à défendre : aux yeux du client, quelle est la pérennité du positionnement professionnel en tant qu’auto entrepreneur ? · L'intervenant qui engage des frais ou bien qui compte sur ce coup de pouce financier pour investir un peu dans son matériel informatique ne sera pas en mesure non plus de la récupérer. · L’intervenant a peu de chance de souscrire une assurance (assurance responsabilité civile professionnelle). En effet, il est difficile de trouver un assureur pour un montant aussi limité et, si par exception on y parvient, la prime est nécessairement prohibitive. · Que va-t-il se passer en cas d’impayé ? Si la mission n'est pas payée, l'auto entrepreneur aura peu de poids vis à vis d'une entreprise structurée qui refuse de payer. · Pour ceux qui ne bénéficient pas d’une complémentaire santé à des conditions avantageuses, ce n'est pas en tant qu'auto entrepreneur qu'ils pourront négocier un tarif groupe avec une mutuelle. · Pas non plus de prévoyance : protection en cas de décès, invalidité, incapacité. · Pas d’indemnité journalière CPAM en cas de maladie. · La cotisation de retraite est très faible, ne sont assurées que les trimestrialités de la CNAV. A quel taux par rapport à la cotisation normale ? Ou plutôt avec quelle décote ? · Pas de retraite complémentaire... · Pour ceux qui veulent développer une activité pour remplacer un emploi ‘classique’, l’auto entrepreneur n’a pas accès à des formations au travers du DIF, etc. Les formations sont payées au plein tarif (sans TVA récupérée) ! · Pas d’effet réseau ni de convivialité organisée : l’auto entrepreneur est seul. · L’auto entrepreneur ne bénéficie pas non plus du référencement d’une organisation telle qu’une grande entreprise de Portage Salarial. En définitive, cette formule présentée comme une innovation n’est qu’un aménagement du régime de la micro entreprise. Il convient donc de bien réfléchir avant de prendre une décision, le bon choix est celui qui est fait en connaissance de cause, cette information devrait y participer. Une autre solution est de faire passer la mission par une société de portage. Voir : http://www.itg.fr Roland Bréchot, Directeur Général

7 commentaires:

  1. Bonjour,

    Je considère que ce statut est très utile en appoint du portage salarial pour mon activité. En effet je suis informaticien. Il m’arrive de temps en temps d’aller chez des particuliers, des travailleurs indépendants ou des associations pour des activités de maintenance logicielle et de formation essentiellement. Le portage salarial est trop lourd pour ce type d’activités et le chèque emploi service est plus cher en charges sociales que l’auto-entrepreneur.

    La bureaucratie n’est absolument pas plus lourde que celle du portage salarial. Faire une facture, totaliser ses factures et payer un % … c’est même plus simple que de faire des déclarations d’activités des demandes de facture ou de salaire….

    La TVA n’est pas un problème. On fixe ses tarifs sur une base HT mais on n’ajoute pas de TVA. Le client comprendra très bien ce système…. Et lui n’a pas à s’en soucier pour récupérer la TVA.

    J’ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas de moyen intéressant pour une entreprise de portage salarial de proposer une formule intermédiaire qui tienne la route. Ou alors il faudrait qu’ITG accepte que l’intervenant facture lui-même et perçoive lui-même les règlements, tout en lui garantissant la responsabilité civile. C’est le point le plus sensible à priori. Possible si ITG pond une cotisation forfaitaire d‘extension de l’utilisation de la responsabilité civile.

    De toute façon je pense que les compagnies d’assurance vont s’adapter et proposer des solutions pour l’auto-entrepreneur.


    Donc à priori pour moi, le portage salarial est intéressant pour de gros clients et l’auto-entrepreneur pour les autres.



    Cordialement



    Emmanuel Cattier

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  2. Je vous remercie personnellement de la "franchise" de cette information qui intéresse aujourd'hui beaucoup de consultants
    En effet, moi même consultant ITG, je me suis posé cette interrogation et je suis arrivé aux mêmes conclusions.

    Il y a également un point important et que vous avez omis de souligner: Cce statut est ouvert à n'importe qu. Il n'apporte absolument aucune garantie au client sur les compétences de l'entrepreneur et sur la qualité de la prestation offerte. Le grand risque est que la contrainte de plafonnement de la rémunération annuelle provoque une "grande braderie" de la prestation, où le coût sera l'argument majeur. De plus en cas de non satisfaction du client, quelles sont ses possibilités de recours ? C'est pourquoi je considère que cette mesure est dangereuse pour les consultants professionnels possédant une réelle expertise dans leur métier.

    De plus, il n'y a pas de comparaison possible entre les avantages professionnels et sociaux obtenus avec une société de portage comme ITG par rapport à ceux associés au statut d'auto-entrepreneur, quasi inexistants.

    Le seul intérêt qu'un consultant peut y voir est le cumul possible avec une auto-entreprise à caractère commerciale, si il a la possibilité de compléter ses prestations par la vente de produits complémentaires (logiciels en particulier), en plus de son activité de consultant.(Ce qui est mon cas)

    Si l'on s'accorde à dire que le plus gros souci du consultant indépendant reste le travail en solo d'une part, et un fort sentiment de vulnérabilité, d'autre part , la grande force et la qualité d'ITG est de rompre cet isolement grâce à un parcours très bien structuré, de séminaires et de formations, à des conditions d'ailleurs que bon nombre de salariés de grandes entreprises nous envient.
    Pour ce qui d'atténuer le sentiment de vulnérabilité, le consultant ITG a le sentiment d'appartenir à une vraie entreprise, grâce à des groupes professionnels, tels des départements d'un groupe "industriel" fort de plusieurs millier de salariés. ( Ceci se perçoit d'ailleurs facilement lorsque deux "ITG" se rencontrent et parlent de "leur société".)

    Je tenais à vous communiquer ce témoignage

    Bien cordialement

    Jean-Philippe THOME
    Dr en Physique
    Consultant ITG - Expert en Acoustique et Vibration

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  3. BRAVO c'est très clair.Je l'avais compris, que ce statut n'est pas bon pour moi et/ou tous ceux qui vraiment visent de vivre correctement de leur Business. 32000 € de plafond d'honoraires (TTC non déductible) c'est pour gérer des chambres d'hotes , ou une activité part time d'exécution, pas pour faire du consulting opérationnel de moyen ou haut niveau!
    Le portage salarial ou la SARL reste les seules solutions sérieuses, j'espère pour la majorité des 2500 consultants ITG
    Bien à vous,
    Jean-Christophe Fritsch

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  4. merci pour toutes ces précisions et bravo pour la clarté. Effectivement cumuler le portage pour les activités de formation et de consulting avec une auto-entreprise pour la vente de produits supports, logicel... me donne assez envie de franchir le pas, reste à voir si le statut d'ITG le permet.
    Bien à vous

    Charly Polo

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  5. Bonjour,
    consultant ITG depuis fin 2004, je me suis quand même intéressé à ce nouveau 'produit', et malheureusement je ne comprends pas le problème soulevé par Mr Brechot sur la tva non récupérable par le client. A mon avis, merci de de le confirmer ou infirmer, le client fera même des économies de trésorerie puisqu'il n'aura pas à la payer puis se faire rembourser. C'est juste une question de mentalité à 'légèrement' modifier.
    Par contre il est vrai que 32000 euros maximum ca fait peu à l'année.
    mais ce que je verrai bien est un 'mixte'. Salarié consultant ITG pour la mission principale et auto-entrepreneur pour des missions ponctuelles. Mes calculs montrent un gain certain. Alors peut-être que dans ce cas, j'ai 'le beurre,l'argent du beurre et la crémière' (désolé pour cette image) mais ca me parait 'jouable'.

    Cordialement,
    Stéphane Bouju
    ITG Nord

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  6. Bonjour,

    Pour ma part, la combinaison des deux va me convenir.
    Je vais aujourdh'hui faire valoir mes droits à la retraite pour dans 4 mois. Je vais continuer mon activité en cumulant retraite et activité. (les règles ont changé depuis le 1er janvier art. 88 nouvelle loi des finances 2009: plus de plafond, fini les 6 mois de carence pour retravailler chez son ancien employeur)
    Après reflexion, mon organisation va en partie passer par le portage salariale et en partie par le satut d'auto entrepreneur.
    Portage salariale parce-que dans la limite du de 32 000 E de l'auto entrepreneur, sont compris les frais (sauf si j'ai mal compris cette limite). Je n'ai pas envie d'avoir près de 23% de retenue libératoire sur mes frais de train d'avion, d'hotel... et ça monte vite (le portage : 0%).
    Donc, les activités qui me font engager des gros frais, où que le client ne prend pas en charge directement, je les passerai par ITG.

    Si je maintiens toutes mes facturations en portage et je me redistribue en salaire, je vais faire sauter mes tranches d'impot (ça peut faire mal!), ce que ce qui me restera après les prélèvements libératoires (choix à faire) du statut d'AE ne rentre pas dans ma déclaration d'IR
    Un point particulier, non négligeable, c'est que je travaille avec les mêmes clients depuis plus de 6 ans, donc très peu de renouvellement de marché. Si je devais prospecter de nouveau marché, je ne suis pas sure que le statut d'auto entrepreneur donne confiance : à y réfléchir dans ses démarches commerciales.
    Quand à la TVA, mes Clients, à qui j'en ai parlé, me remercient déjà de les débarasser de ce souci comptable.
    Conclusion : j'utiliserai les deux statuts

    Pour finir, bonne idée d'avoir initialisé ce blog, merci.
    Cordialement

    Dominique HERCKEL
    ITG Rhône-Alpes

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  7. Je coache des cadres et des cadres supérieurs, difficile de facturer les clients qui me font confiance avec un statut « d’auto entrepreneuse » ça ferait moins sérieux que mon statut actuel de consultante autonome en portage. Je pense que ce statut d’auto entrepreneur est fait pour ceux qui veulent développer une activité première mais pas en B to B. Pour vendre des prestations à des particuliers ou faire de l’artisanat d’art par exemple c’est certainement la solution.

    Marie-France Frady
    transmission par e-mail reprise sur le blog

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