mardi 5 avril 2011

video : comment trouver des missions : les ateliers MISSIONEO

Un court échange avec des consultants qui ont bénéficié des centres d'entrainement à la recherche de missions.

AUTOENTREPRENEUR OU PORTAGE SALARIAL, CHOUX OU CAROTTES ?

La question du choix du statut revient souvent dans les demandes des candidats à l’autonomie professionnelle.
Le postulat est que tous les statuts peuvent être comparés. Certes tout peut être comparé mais le sens de la comparaison n’est pas garanti. Si on adoptait une vue globale, on dirait que le choix d’un statut dépend du contexte. Certains se trouveront adaptés, d’autres non, en fonction de la nature du travail, de la situation de la personne et de l’avenir qu’elle se donne. La comparaison directe revient donc à mettre dans une même matrice des choux et des carottes.
Vous me direz, c’est pratique si le but est de faire son marché. Le problème c’est que tout statut à un caractère structurel donc, non éphémère. Il ne s’agit pas de produits frais mais d’investissements en contrat, image, protection sociales, publicité légale…

Pour ce qui est de l’autoentrepreneur, ce statut génial qui manquait dans nos moyens d’entreprendre a été conçu pour envisager une activité annexe à un emploi ou bien pour développer une activité partielle et sans risque professionnel.
En fait on ne décide pas de prendre le statut d’auto-entrepreneur par ce que « c’est pas cher », surtout pour devenir consultant, expert ou formateur.

Le « c’est pas cher » se discute et à passer à côté de cette discussion, pourrait générer des regrets :

1. qu’a-t-on exactement en échange de ce qui est payé comme cotisations ?
2. que paye-t-on par ailleurs qui n’est pas compris dans les quelques 23 % du forfait ?
3. à quelles déductions a-t-on accès ? –achats, TVA,…-.

Par ailleurs d’autres questions s’ajoutent compte tenu de la précarité du statut :

1. qu’en pense le client ? Notamment au regard des risques de requalification du contrat de prestation en contrat de travail…
2. comment se faire référencer auprès des services achats ?
3. comment obtenir un numéro de formateur ? …On peut toujours demander.
4. et si je suis malade, ai-je droit à la prévoyance ?
5. quelle sera ma retraite ?
6. mais frais seront-ils considérés comme des revenus dans le calcul de mes impôts ?

Pour des cadres qui veulent délivrer une prestation on a pas encore fait mieux que le Portage Salarial :

1. continuité du statut et des conditions sociales
2. assurance responsabilité civile professionnelle fournie
3. pas de gestion à prévoir
4. déduction des frais et des investissements avec récupération de la TVA
5. droit à la formation
6. accès à un numéro de formateur
7. bénéfice du référencement de la société auprès des services achats des sociétés
8. accès aux formations au titre de la formation permanente
9. mise en réseau et apport de missions par les membres

C’est un statut bien approprié à l’exercice des métiers du conseil. Une manière privilégiée de se lancer dans la création d’une clientèle : on ne paye qu’en fonction de son chiffre d’affaires. Pas de charges fixes, pas de surprises. Par contre, le Portage Salarial est de beaucoup moins bien adapté dans le cas de cours d’anglais qui seraient donnés le soir dans son quartier pour arrondir ses fins de mois en sus du salaire principal. Que voulez-vous, les choux sont les choux et les carottes resteront des carottes…


Roland Bréchot

Pour plus d'informations, consultez la comparaison auto-entrepreneur vs portage salarial sur itg.fr (voir l'article) et cet article sur requalification des auto-entrepreneurs en contrat de travail.

mercredi 22 décembre 2010

la règle de proratisation en 2011 !

Autoentrepreneurs
Le gouvernement prévoyait que le seuil d'éligibilité au régime de l'autoentrepreneur soit d'autant plus bas que l'individu lançait son projet tard dans l'année. Pour un lancement en septembre, par exemple, le plafond de chiffre d'affaires (80.300 euros ou 32.100 euros selon les cas) était réduit des deux tiers. L'information ayant visiblement mal circulé auprès des autoentrepreneurs dont certains avaient franchi les seuils, le gouvernement s'était engagé à supprimer cette règle du prorata temporis. Mais les députés, soucieux de préserver les recettes de l'Etat, ont refusé : hier, ils ont convaincu les sénateurs de limiter ce geste aux seules années 2009 et 2010. Dès l'an prochain, la règle de proratisation sera donc rétablie, ce qui pourrait exclure plusieurs milliers de personnes du régime.

article paru dans les Echos en décembre

vendredi 10 septembre 2010

Où il est question de concurrence déloyale...

Un article extrait de Legalis.net, nous donne quelques indications sur cette position :

..."Pourtant, il existe dans notre droit un arsenal pour lutter efficacement contre ce
type de pratique, le droit de la concurrence déloyale."...www.legalis.net

samedi 21 mars 2009

Une révolution en trompe l'œil…


Suite à un article bien titré "Le trompe l'oeil du record de créations d'entreprises", sur le blog fluctuat.net, il m'a semblé utile d'apporter quelques précisions :

Le régime fiscal de la micro-entreprise complété par le dispositif de l'auto-entrepreneur, présenté comme "révolutionnaire", pourrait bien en effet se révéler comme un trompe l'œil.

Un trompe l'œil du point de vue de l'emploi, puisque l'immense majorité des créateurs d'entreprise individuelle ne créent aucun emploi au départ, même pas le leur. Un trompe l'œil du point de vue économique, puisque le chiffre d'affaire maximum est de 32000 Euros pour toutes les activités de service et les activités libérales non réglementées, ce qui limite la création d'entreprise à la création d'une activité et d'un revenu complémentaires.

Et aussi un trompe l'œil du point de vue commercial pour les prestataires de service espérant tirer un meilleur revenu de leur activité que s'ils avaient créé une vraie entreprise ou passaient par une société de portage salarial. Car, il ne faut pas se leurrer : les clients savent négocier et feront baisser les prix d'un auto-entrepreneur, en jouant sur les moindres charges que permet ce régime. Au final, on aura bradé la prestation "intellectuelle", tout comme ce qui risque de se produire avec les activités artisanales, avec la crainte des artisans installés voyant arriver la distorsion de concurrence des auto-entrepreneurs.

mercredi 18 février 2009

Le portage salarial conserve l’esprit entrepreneurial

Cette phrase est la conclusion d'un billet publié hier par Xavier de Mazenod, dans zevillage.net. Titré "Le statut d’auto-entrepreneur favorise-t-il la création d’entreprise ?", le billet explique notamment qu'il n'est pas du tout sûr que "ce nouveau dispositif [favorise] la création d’entreprises pérennes porteuses d’emploi …", car "il y a une grosse différence entre créer une structure pour un travail d’appoint et prendre le risque d’une création principale d’activité. Et la différence réside justement dans le “risque” qu’on accepte de prendre dans une création d’entreprise, petite ou grande. Sans compter que la protection sociale du statut d’auto-entrepreneur est mauvaise car elle est faite pour des gens qui sont déjà couverts par un autre statut".

L'esprit d'entreprise ne souffle pas forcément là où on le pense. Il y a aussi les professionnels qui choisissent le portage salarial pour tester leur activité et leur marché, ou pour en faire une entreprise de conseil pérenne.

vendredi 6 février 2009

Deux annonces de ministres la même semaine, 43000 autoentrepreneurs, 45000 nouveaux chômeurs : cherchez l'erreur !

Hervé Novelli commençait son intervention au Salon des Entrepreneurs, il y a deux jours, par ce chiffre de plus de 43000 inscriptions d'auto-entrepreneurs. La même semaine, Christine Lagarde indiquait que plus de 45000 nouveaux demandeurs d'emploi s'étaient inscrits en décembre dernier.

Parmi les questions abordées en introduction de la conférence inaugurale du salon, il y avait celle des effets sur l'emploi de ce nouveau dispositif, mis en place le 1er janvier 2009. En écoutant les statistiques commentées, on note que la très grande majorité des entreprises créées en 2008 sont individuelles, d'une part, et que 85% des Sarl sont créées pour protéger son patrimoine. Maintenant que le dispositif de l'auto-entrepreneur permet de créer son entreprise individuelle sans risque, on peut se demander s'il y aura 43000 nouvelles entreprises et à plus forte raison autant de nouveaux emplois !

Cette "révolution" annoncée est plus prosaïquement apparue d'abord comme un "complément d'activité", ensuite comme une simplification de la création d'une entreprise individuelle, mais aussi comme une légalisation d'activités commerciales ou de services qui échappaient au fisc. 

Ces bonnes intentions visent à stimuler la création d'activité (à défaut d'entreprise au plein sens du terme), à libérer les initiatives et la créativité des personnes. Devant plus de 6500 personnes, le ministre a salué les milliers d'auto-entrepreneurs, qui bientôt seraient plus de 100.000 ! 

Je ne parlerai pas aujourd'hui des professions libérales (non réglementées) qui n'avaient pas pu être intégrées au dispositif au départ, mais simplement des activités artisanales qui constituent une forte demande, déjà auprès des sociétés de portage salarial qui ont choisi de se spécialiser dans ces secteurs. Et là, le son de cloche est bien différent, avec Pierre Martin, le président de l'UPA (Union Professionnelle Artisanale) qui nous a parlé d'une «distorsion de concurrence» importante à l'encontre des artisans (les charges des autoentrepreneurs sont moins élevées que celles d'une entreprise classique). Pour lui, le dispositif revient purement et simplement à «développer une économie parallèle avec des acteurs pas ou peu qualifiés qui n'ont comme autre horizon qu'une retraite de misère». Pis, ses effets pervers seraient, à l'entendre, importants. «Nombre de nos collègues ou de patrons de TPE sont incités à se séparer de leurs collaborateurs et leur proposent de passer sous statut autoentrepreneur, a-t-il encore avancé. Et ils leur promettent ensuite de faire appel à eux en sous-traitance une fois que la reprise sera là et qu'ils auront à nouveau des commandes à satisfaire. » (extrait de l'article La violente charge des artisans contre l'autoentreprise)

Seul l'avenir nous dira ce que donnent la progression des chiffres du chômage et celle des inscriptions d'auto-entrepreneurs, mais surtout le solde net d'emplois, sans parler du solde net pour les caisses de l'Etat qui doit soutenir la relance économique. 

Pour terminer — pour aujourd'hui — on peut lire avec intérêt la diatribe d'une ancienne ministre (Marylise LEBRANCHU) qui estimait dès l'été dernier que ce dispositif de la loi de modernisation de l'économie était "une faute grave multiple"